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Pratiques narratives

Dernière mise à jour : 9 févr. 2021






« Soyez votre propre psy ! »







Les pratiques narratives volent au secours de nos sentiments d’impuissance

L’homme est un animal qui se nourrit de désir, de volonté, et de contrôle sur son environnement. Il aime faire des plans qui se réalisent. Il déteste être balloté au gré de l’incertitude. Il cherche les actions pour combattre les horizons bouchés et dégager la route devant lui. Il a construit son identité, son mythe, sur son pouvoir sur les choses. On parle de domination, de femmes puissantes, de courage, de résilience.

Mais voilà que patatras, l’homme est depuis un an devant une crise qui lui a volé petit à petit sa maitrise sur le monde et son avenir. Il a développé un sentiment d'impuissance permanente et générale. Plongé, de façon durable dans des situations desquelles il lui semble impossible de s’échapper et dans lesquelles il lui parait impossible d’agir, il partage avec ses congénères le sentiment d’impuissance apprise ou de résignation acquise. Martin Seligman chercheur en psychologie et professeur à l'Université de Pennsylvanie développait ce concept en 1975 auprès de ses patients pris dans les nasses de la dépression et du découragement. Plus tard, d’autres chercheurs parleront de la théorie du manque d'espoir ou du désespoir.

Il s'agit d'un état psychologique, résultat d'un apprentissage dans lequel le sujet fait l'expérience de son absence de maîtrise sur les événements survenant dans son environnement (peu importe que l’événement soit bénéfique ou nuisible) Cette expérience tendrait à l'adoption par le sujet, d’une attitude résignée ou passive. Cette impuissance est « apprise » car elle se généralise même aux classes de situations dans lesquelles l'action du sujet aurait pu être efficace.

L’usure que nous ressentons tous face à cette pandémie, nous a lentement convaincus de notre inefficacité : « Quoique je fasse ou je ne fasse pas le résultat sera le même » ! Les mois et bientôt l’année entière à combattre un nouveau fléau sanitaire, à changer nos habitudes de travail et nos habitudes de vie, ont attaqué notre élan vital jusqu’à nous faire baisser les bras, sombrer dans le pessimisme et le découragement. Que celui ou celle qui n’a jamais ressenti ces sentiments au moins une fois depuis un an me jette la première pierre...


Comment conserver l’énergie de mettre en place des actions

Après sa découverte de l’impuissance acquise Martin Seligman travaille alors sur les ressorts permettant à ses patients de sortir de l’apathie. Il s’aperçoit que la seule façon d’agir est de les accompagner, presque physiquement, pour les aider à franchir la frontière qui les sépare de leurs ressources en les empêchant de réagir. Ainsi bien accompagné l’individu réapprend l’initiative et quitte cet état de léthargie.

La réponse au symptôme est la prescription du symptôme : pour réagir, il faut agir là où nous avons du pouvoir ! En parcourant la liste des parutions du mois dans le domaine de la psychologie, je découvre un livre dont le titre (« Soyez votre propre psy ») me donne une idée. Une idée sous la forme d’un challenge à partager.


Se raconter et se rencontrer soi-même autrement

En effet, depuis toujours les pratiques narratives ont développé un parti pris parfaitement adapté à ce sentiment de résignation acquise.

L’approche narrative considère que notre identité se construit au travers de nos relations et des histoires racontées à notre sujet. Chacun se raconte des histoires sur soi, sur les autres et sur le monde. Lorsqu’elles sont figées, ces histoires nous enferment et restreignent nos capacités à tisser de nouveaux liens, de nous surprendre, de nous réinventer. Elles créent les conditions de la résignation, autrement appelé la fatalité. L’écriture est le moyen de déconstruire nos autofictions ou nos récits limitants pour tisser de nouvelles versions de soi plus ouvertes, plus libératrices. Elle est le moyen de révéler nos autres visages, de dessiner mille et un chemins alternatifs.

Et si nous redevenions toutes et tous auteurs de nos vies

Rien de plus facile, faisons parler nos difficultés avec nos ressources. Faisons un pas de côté pour porter un regard neuf sur nous-mêmes et nos difficultés, laissons l’imagination réaliste faire son œuvre, soyons nos propres coachs de vie. Laissons entrer l’inattendu, le nouveau, le positif dans notre quotidien.


Le challenge que je vous propose est d’écrire un texte très court (10 à 20 lignes) pour parler d’une difficulté, d’un sentiment négatif et dans le même texte être force de proposition sur le sujet.

J’ai proposé cet exercice à trois personnes qui ont accepté avec enthousiasme de publier leur texte, vous pourrez les découvrir à la fin du billet.

Si ce défi vous attire, envoyez-moi vos textes sur mon adresse mail et je m’engage à vous faire un feed-back de coach rapide. Ces exercices d’écriture, d’externalisation, de déconstruction, et de ressourcement font partie de mon approche narrative en coaching individuel ou collectif. Ils sont toujours très appréciés par mes clients pour leur esprit d’à-propos, leur efficacité.



Texte#1 : Un acrostiche sur la dispersion au travail











Devenir polyvalent, c’est le maitre mot de l’indépendance professionnelle Inventer et recréer chaque journée pour faire face à l’urgence Se plier aux contraintes du digital et de l’immédiateté et... s’éparpiller Perdre ses repères à vouloir être disponible et s’épuiser à se recentrer Et comment se retrouver pour gagner en liberté, en efficacité et en créativité ? Rassembler ses idées en utilisant les bonnes ressources ? Automatiser ses actions ? S’organiser autour d’un rituel matinal ? Imaginer mieux respirer ou mieux s’alimenter ? Marcher ? Danser ? Ou encore faire face à l’éclatement en prenant conscience de ses talents ? Ne serait-ce pas là une partie de la réponse à la dispersion ?



Texte#2 : Mais pourquoi... il fait si beau











Mais pourquoi ces barreaux qui m’entourent de toute part,

Qui m’empêchent de partir, de voler tout là-haut et chanter et sauter….

Mais pourquoi ces murs gris et ce regard figé

Qui me fixe nuit et jour dans son cadre jauni…


Qui m’enferme à jamais et enserre mon cœur d’un ennui infini.


Et pourtant, il fait beau…

Et pourtant je sens le soleil sur les plumes de mon dos…

Et pourtant je ne manque pas d’eau… à manger j’en ai plus qu’il m’en faut…

Et pourtant certains chantent, d’autres passent dans le ciel…


Moi aussi si je veux... Je suis libre et je chante...

Moi aussi quand je ferme les yeux... je vole tout là-haut.



Texte#3 : Transpercer la peur











Le bonheur est un état d’esprit, il ne dépend pas de l’instant d’après, il commence maintenant.

L’accomplissement est détaché du résultat, il est grand dans la conscience du chemin parcouru et de l’énergie mise en œuvre.

L’obsession du résultat pousse dans la peur du résultat.

La peur non transpercée tétanise, attise l’agressivité ou la fuite.

Le fondamental de notre cher reptilien.

Dans ce jeu d’échec avec la vie qui nous défie dans l’éveil, la pleine conscience...

Où sont passés ces mots si chers de l’éducation civique : Bonté, Bienveillance.

Réinstallons ces deux mots dans notre logiciel humain.

Le cerveau redémarrera sans peur et agressivité.

Un petit pas vers le quotidien fleurit

Les pensées ne sont pas faites pour être pensées mais pour être vécues.


Soyons fous, soyons décalés, soyons résilients… prenons la plume, prenons le pouvoir sur nos vies !


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