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Arrêter de se comparer



« Quand je me regarde, je me désole.

Quand je me compare, je me console ! »





Est-il bon, est-il sage de se comparer ? Tantôt oui et tantôt non.

La question est de savoir si vous êtes adepte de la comparaison ascendante ou descendante ?


Sur cette photo d’athlètes le personnage de droite fait une comparaison ascendante qui a toutes les chances de faire baisser son niveau d’estime de soi. Tandis que celui de gauche fait une comparaison descendante qui le confortera dans son image de lui-même.


La théorie de la comparaison sociale a été produite dans les années 1950 par le sociologue américain Leon Festinger. Selon lui, se comparer est aussi une nécessité pour se connaître et progresser : tenter d’égaler celui qui est tenu pour supérieur (la « comparaison ascendante ») nourrit l’ambition, y parvenir alimente l’estime de soi. Et se comparer à plus malheureux (la « comparaison descendante ») sert à relativiser nos échecs, nous réconforte – « Il y a bien pire » – et parfois nous réjouit sadiquement.


Mais pour que la comparaison ascendante fonctionne, encore faut-il ne pas se tromper de bassin ou d’aquarium. Quand il s’agit de se comparer, nous nageons en plein « effet gros poisson dans une petite mare ». Le même poisson se sent énorme dans une petite mare et minuscule dans l’immensité de l’océan. C’est le contexte qui nous donne des raisons de nous réjouir de notre situation et de nous en plaindre, constatait Herbert W. Marsh, psychologue de l’éducation, l’inventeur de cet effet big-fish-little-pond effect (BFLPE) : si la note moyenne d’une classe lors d’un exercice de maths est de 8, l’élève qui obtient un 12 sera fier de lui et son sentiment d’estime de soi augmentera. Tandis que si la moyenne tourne autour de 17, ce même élève pensera avoir peu brillé.

Ainsi pour savoir si je suis un bon joueur de tennis, je ne vais pas proposer une partie à un centenaire grabataire, mais à un individu dont la forme physique est proche de la mienne. Si je veux tester mon intelligence, je ne vais pas me mesurer à une personne jugée insignifiante.


Se comparer demande aussi une certaine forme d’intelligence sans quoi l’acte d’évaluation est plus ou moins fiable. Selon une étude menée par deux universitaires, Dunning et Kruger, les personnes non qualifiées ont des difficultés à reconnaître exactement leur incompétence et à évaluer leurs réelles capacités. Ils attribuent ce biais à une difficulté métacognitive. Cette étude suggère aussi les effets corollaires : les personnes les plus qualifiées auraient tendance à sous-estimer leur niveau de compétence et penseraient à tort que des tâches faciles pour elles le sont aussi pour les autres.


Tandis que Talleyrand disait « Quand je me regarde, je me désole. Quand je me compare, je me console ! », Audiard ironisait « Les cons ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnait !» Petite morale de l’histoire : se comparer OUI mais pas avec n’importe qui !


Conseil bibliographique : « Comparez-vous ! et vous serez heureux », de Yves-Alexandre Thalmann.


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