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Variations sur le temps...




« Le plus grand Voyageur est celui qui a su faire au moins une fois le tour de lui-même »









Il est temps d'enlever ses chaines au temps.

Tantôt, nous lui avons fait le procès de passer trop vite, tantôt de passer trop lentement. Nous voulions qu'il efface les mauvaises expériences et nous lui avons reproché de n’avoir pas de mémoire. Nous attendions de lui qu’il soit l’agent de notre progrès continu. Pour cela, nous avons posé des actes forts, dans le but d’un futur augmenté.

D’un côté, nous l’avons compressé pour le soumettre au temps du quotidien et de l'immédiateté. De l’autre, nous l’avons exhorté au ralentissement pour marquer des pauses, pour nous permettre de prendre du recul.

Nous l'avons considéré comme un objet sans conscience, bêtement linéaire, juste bon à séparer, à découper en tranches de vie, en entités finies et séparées.

Nous avons profité de l’enseignement d'Aristote ou d'Épicure pour être dans le moment présent, ou tenter de l'être. Intuitivement, nous avons interrogé le passé pour imaginer l'avenir tout en demandant au temps de nous obéir. Nous le voulions malléable, nous voulions prendre les commandes en devenant le maître du temps.

Depuis que j'ai écrit mon livre, j'ai compris bien des choses. J'ai compris que c’est notre position au temps qui façonne notre vécu. Un brin passif, dès lors que nous pensons que ce sont les évènements, heureux ou malheureux, qui viennent à nous, comme dans cette expression : « Le temps des vacances approchent ». Pleinement acteurs, dès lors que nous allons au-devant du temps, en nous mettant en chemin pour résoudre une crise ou dépasser un mal-être.

Nous sommes les architectes de nos vies, par notre façon d'appréhender le réel. Comme l’explique le philosophe Henri Bergson, le présent n'existe pas, il est pure abstraction, car nous pensons le présent à partir de ce qui subsiste du passé.

En Occident, nous établissons que le passé est derrière nous, tandis que le futur est devant nous. Ailleurs dans le monde, on dit que le passé, temporalité connue et visible, est donc devant nous, tandis que le futur, temporalité inconnue et invisible, est donc derrière soi.

Si le temps est mouvement, comme le démontre les théories du mathématicien Isaac Newton, il nous conduit d’avant en arrière, ou d’arrière en avant et nous encourage à l’introspection. Il nous pousse au courage de regarder le passé les yeux dans les yeux. Il nous incite à plus de vérité avec soi et avec les autres.

Mon métier de coach et d'écrivain(e) m’a conduit à ne pas me préoccuper du temps mais de sa bonne utilisation. Mon expérience de femme m’a appris l’impermanence des choses de la vie, au sein même de la relation mère-fille. Elle m’a appris que le temps est libérateur, source de renouvellement et de résilience. Le temps m’a appris à me connaître mieux. Ainsi que le disait Confucius : « Le plus grand Voyageur est celui qui a su faire au moins une fois le tour de lui-même ».


Je serais ravie de poursuivre cette « Variation sur le temps » avec vous à l’occasion de la signature organisée autour de mon livre le 20 novembre prochain, à 15h00, à la librairie « Le Pavé du Canal » à Montigny le Bretonneux.


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